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Habiter le monde dans son voyage le plus long

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::INDE DU SUD (2) : RETOUR SUR LES DERNIERS JOURS::
--> « Le talent se développe dans la retraite ; le caractère se forme dans le tumulte du monde. » Goethe

 De gauche à droite : Moi, Martine, Jaime et Paulette, un soir à Madurai, tout en haut d'un hôtel pour diner. C'est une déjantée, qui s'appelait Véro qui nous a pris en photo. Le drame ce soir ? Pas de bière délicieusement fraîche pour cause de fête religieuse du Pongal, du coup on s'est enivré au lassi...

 Jour 2 à Madurai avec Martine et Paulette : là on avait décidé de faire un peu les beaufs avec les casquettes et la sortie avec les groupes...En fait la ville de Madurai avait proposé très gracieusement à tous les touristes étrangers de fêter Pongal en participant à une course de buffles, façon course de taureaux à Pamplum. Du coup, on était un peu des invités de marque..cela devenait le "Festival INTERNATIONAL de courses de buffles de la ville X à l'occasion de la fête du Pongal", les organisateurs nous donnaient tellement d'importance que cela devenait comique. Pour faire la pirouette à ça, on a un peu joué les beaufs ! la casquette débile, se prendre en photo à gogo et sourire comme les beaufs bien de chez la France ! On se marre comme on peut ! Surtout que nous étions tout à coup 4 avec nos 2 jeunes retraitées préférées...vous connaissez le proverbe : plus on est de fous plus on s'éclate !

 C'est le plus beauf du groupe ! Vous avez vu notre casse-croûte pour midi ?! Sauf qu'à l'intérieur de la boite, il y avait autre chose, 1 sandwich indien, c'est à dire un peu misère, 1 banane et 1 jus...mais je peux vous dire qu'après on a dévoré notre déjeuner comme des crève-la-dalle tellement les courses de buffle, ça creuse !

 Wonderbeauf numéro 2, posant au-dessus de l'enclos des buffles, que l'on bénit avec des couleurs éclatantes !

 Voilà la tribune des invités internationaux, pour nous reconnaitre repérez les casquettes : l'organisation de cet évènement est très bien faite, il y avait beaucoup de participants, et de monde venu voir le spectacle.

 Quand le buffle est lâché, celui qui tient le plus longtemps les cornes de l'animal a gagné ! D'abord les gagnants portent un t-shirt jaune comme le tour de France, puis selon la taille et la férocité de la bête, ils repartent avec des casseroles, ou une bouteille de whisky, ou un pack de bière...ou de la lessive ! Bref des trophées utiles qui ne ramassent pas la poussière !

 Là, il y avait quand même un cas de conscience car les locaux étaient moins bien lotis que nous. C'était parfois même une mise en danger pour eux !...Mais bon, grâce à nous, ce festival devenait quand même..international !

 Même si les bêtes sont dans un état de stress, elles ne sont pas maltraitées, car il est interdit de faire du mal à l'animal, ce qui serait même une faute pénalisante ! Par contre, elles sont bénies par des couleurs très vives, et c'est un spectacle vraiment coloré.

 La porte Nord, une des 4 portes d'entrée avec son gopuram, du temple de Madurai.

Madurai, l'Athènes de l'Orient.

 Madurai (மதுரை en tamoul) est la seconde ville la plus importante de l'État du Tamil Nadu, situé sur les rives du fleuve Vaigai en Inde du Sud. Sa population dépasse 1 293 millions d'habitants (2006) et elle est connue entre autres pour le temple de Mînâkshî situé au cœur de la ville et qui attire touristes et pélerins. Capitale des Pândya, Madurai a une histoire de quelque 2500 ans et était un centre commercial que connaissaient les Romains. 

La légende raconte que le jour où la ville devait recevoir son nom, tandis que le dieu Shiva bénissait sa terre et ses habitants, le nectar divin (madhu) se mit à pleuvoir depuis sa chevelure, ce qui fit que la ville reçut le nom de Madhurapuri. En fait, Madurai est plus probablement la déformation du mot tamoul marudhai (மருதை) qui signifie « région agricole fertile avec le sol alluvial ». Certains habitants de la ville l'appellent d'ailleurs toujours Marudhai. On la qualifie aussi parfois d'Athènes de l'Orient du fait de sa richesse architecturale en temples. Elle est aussi célèbre pour ses fleurs de jasmin que les femmes tamoules entremêlent dans leur coiffure.

Madurai est une des villes les plus anciennes de l'Inde, elle était un grand centre littéraire durant les trois premiers siècles de l'ère chrétienne, au cours de la période des « académies » ou Shangam, dont la ville était le siège, période considérée comme l'âge d'or de la langue tamoule.

Dès le IIIe siècle av. J.-C., Mégasthènes, l'ambassadeur de Seleukos Nikator auprès du roi Chandragupta Maurya visite Madurai. Plus tard, Grecs et Romains viennent y faire commerce avec les rois Pândya. Madurai s'épanouit jusqu'au Xe siècle où elle est conquise par les rivaux traditionnels des rois Pândya, les Chola qui la gouverneront de 920 jusqu'au début du XIIIe siècle. En 1223, les Pândya recouvrent leur royaume et connaissent une nouvelle prospérité, entraînant un nouvel âge d'or pour la littérature tamoule. Marco Polo y aurait résidé de 1288 à 1293.

Mais, en avril 1311, Mâlik Kâfur, un général d'Alâ ud-Dîn Khaljî qui règne à Delhi, atteint Madurai et la pille, s'emparant de toutes les pierres précieuses, bijoux et autres trésors rares qu'il trouve dans la ville. Ce ne sera malheureusement que la première des incursions que feront régulièrement les sultans musulmans et qui entraîneront la chute du royaume pândya et son intégration, en 1323, dans l'empire des Tughlûq qui règne depuis Delhi.

En 1371 cependant, le royaume de Vijayanâgara s'empare de Madurai et l'intègre à ses territoires. Les rois du Vijayanâgara avaient pour habitude de laisser leur conquête sous la direction de gouverneurs appelés Nâyaka qui payaient un tribut fixe annuel à l'empire. Après la mort du grand roi Krishnadevarâya Tuluva, advenue en 1529, les Nâyaka se rendent indépendants et règnent sur ces territoires pour leur propre compte jusqu'en 1736.

 Parmi les Nâyaka, Tirumalai Nâyaka (1623-1659) est un dirigeant populaire qui orne la ville de bâtiments et de structures remarquables comme le râja gopuram - la tour principale - du temple de Mînâkshî ou le palais des Nâyaka, qui sera restauré en 1870. Les Nawab du Karnataka s'empare de Madurai avant qu'elle ne passe sous le contrôle de la Compagnie anglaise des Indes orientales en 1801.

 Cette photo a été très difficle à obtenir car dans le sanctuaire, il y a beaucoup de pélerins, de mouvements, d'aller-venue, qui créaient un brouhaha discontinu et une densité de personnes, comparables chez nous aux premiers jours des soldes. Mais pour cette prise, tout à coup, il y a eu comme une bulle de silence et de sérénité venue entourer cet homme dans sa prière, un instant réellement magique ! Evidemment l'instant d'après, les pélerins resurgissaient, continuant leur apocalyptique marathon des bénédictions des saints et des dieux...

  Le voyageur profane connait 2 genres de stress dans les temples sacrés indiens : le premier est d'arriver à avoir une autorisation de pouvoir prendre des photos, et le second est ne pas pénétrer dans les zones "très sacrées" interdites aux non-Hindous, donc la pire des situations pour ce voyageur est de prendre une photo dans un lieu qui lui est interdit ! Il faut savoir que c'est mieux surveillé que dans les musées ( ce qui n'est pas difficile, me direz vous...), et que sous peine d'une erreur, on peut se voir arraché notre appareil des mains ! si si si...

 La ferveur religieuse est impressionnante en Inde, tous les voyageurs qui y sont allés vous le diront. Par contre, dans la presse indienne, j'ai lu que 40% des Hindous ignorent la signification réelle des rites qui ponctuent, et leur vie quotidienne, et les fêtes tout le long de l'année ! Nous avons juste compris les dévotions à Khrisna, Vishnu et Shiva, pour le reste il va falloir plusieurs séjours en Inde, sinon toute une vie...

 Varkala dans le Kérala, du sable noir, des falaises, des cocotiers...

 Varkala est une enclave touristique offrant tout le confort  "à l'européenne" aux touristes qui commencent à se sentir "étouffés" par le quotidien indien. Ici c'est l'orgie de nourriture, de steak frites ou de steak de poisson, de cocktails et de mocktails improbables-mais-à-tester-quand-même, de shopping de qualité, d'internet haut débit; etc...et même de nudisme compulsif, à Varkala c'est possible !

 La seule petite plage accessible pour les touristes libertins est le territoire des pêcheurs locaux le matin, lesquels n'hésitent pas à vous solliciter pour tirer les filets de pêche, lâchés en mer !

 On ne sait jamais combien d'Indiens peuvent se cacher dans un 4x4, mais ce qui est sûr, c'est pas plus de 4 européens !

 Une fabuleuse parade des éléphants à côté de Varkala...52 éléphants en tout ! plus Jaime...

 Je crois que se retrouver nez à nez devant un éléphant est une situation qu'il faur vivre au moins une fois dans sa vie...un sentiment très étrange, une force de la nature dans une âme de velours ! Le regard d'un éléphant suffit à dire toute la bonté contenue dans cet animal, un regard tellement humain...

Ecrit par Séfirots, le Mardi 20 Mars 2007, 13:09 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Enrique
08-04-07 à 14:36

Pour moi, ce sera un lassi mangue! Ne me ramenez pas de casquette, les photos suffisent largement...hihihihi
Dimanche dernier, j'ai beaucoup pensé à vous.A l'Opéra Bastille, j'ai eu le plaisir d'assister aux danses du.....Kérala:
Kathakali, la partie de dés ( un épisode du Mâhâbhârata par la troupe de Hari Kumar Sadanam )
"Cette séquence, un des pivots dramatiques de l'épopée du Mâhâbhârata, particulièrement impressionnante dans le Kathakali, requiert des acteurs-danseurs (tous des hommes même pour les rôles féminins), formés pendant des dizaines d'années, des musiciens (instruments traditionnels) et des vocalistes qui chantent en sanscrit et en malayalam (langue du Kerala, sud de l'Inde), sachant faire alterner la puissance sauvage d'un drame de la mort et du pouvoir et la subtilité des émotions du plaisir et de la douleur."


 


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