Habiter le monde dans son voyage le plus long

Voilà, les adieux furent généreux et chaleureux : nous avons dit au revoir a notre institut MATT INDIA, à 22 km de Fort-Cochin, hier. Et aujourd'hui nous sommes à Chennai, anciennement Madras, comptoir portugais dans la région du Tamil Nadu, pays des Tamouls.

 (Jaime avec Una, et derrière Dorothy saluant la maman de Jabson juste à côté, notre chauffeur) Avec les gens qui travaillent à MATT INDIA, comme Joy, le Guru, Gida, Rajapen, Shilton, Japson, Fasal, Tomy, etc nous avons partagé une aventure d'amitié magique, que seul le Kerala pouvait offrir à deux garcons comme nous qui cherchions un peu le coeur de l'Inde...

 (Dorothy, Shilton, Jaime et Fasal) On a un peu chamboulé l'institut en y apportant quelques changements afin que cet institut marche encore plus fort car ils le méritent.

 (Le Guru, Yvette, Alberta, Jaime et le copain du Guru - je ne me rappelle jamais de son nom! - ) Le soin ayurvédique y est d'un professionnalisme réel et la gentillesse du personnel remarquable, mais la vétusté de l'institut laissait à désirer...pourtant il ne suffisait pas de grand chose pour rendre tout cela clean et étincelant face aux regards scrutateurs d'occidentaux en mal de massage.

 (Shilton, Yves, Jaime, Jabson et Geneviève-Dikye, notre amie tibéto-française) On a rencontré des personnes de passage, comme nous, fantastiquement humaines et chaleureuses, avec qui on a partagées un petit morceau de vie, le morceau le plus goûteux...Merci à Yves, Geneviève, Dorothy et Paul, Una, Christine, Maurice et Sunny (is it correct like this? I hope so...) pour tous ces beaux moments de partage!! A très bientot!!

 (La terrasse et la salle à manger)  ( Albert, Yves, Jaime et Japson)  (Dikye et Albert pour un salut tibétain)  (Yves et Fasal)  (Jaime et Geneviève)

Pendant les soins, nous avions eu le loisir de profiter des backwaters ou de la plage à volonté;  le paysage, aux différentes heures de la journée, n'est jamais le même, sauf ce sentiment unique que tout cela pouvait nous procurer : magique !

Fort-Cochin (Kochi)

Forte de son passé historique, la ville de Kochi, bâtie sur un groupe d'iles et de péninsules étroites, reflète à la perfection l'éclectisme du Kerala : on y découvre la plus ancienne église d'Inde, des ruelles sinueuses bordées de mosquées et de maisons portugaises vieilles de cinq siècles, des carrelets de pêche chinois, une très petite communauté juive (15 personnes?) aux origines ancestrales, une synagogue du 16e siècle et un palais construit par les Portugais, offert au raja de Cochin!

Les quartiers les plus anciens de Fort-Cochin et Mattancherry présentent un mélange insolite de Portugal médiéval, de Hollande et de campagne anglaise, avec en toile de fond la côte tropicale de Malabar.

Après le Theyyam, voici l'autre forme d'art  spécifique au Kerala, qui est le KHATAKALI  .

Juste avant la représentation, on peut assister à la préparation des maquillages des personnages   .

Voici la pièce que nous avons vue :

NAKASARURA VADHAM (l’anéantissement de Nakasarura)

Nakasarura Vadham est une histoire célèbre extraite du Bhagavatha, poème épique tirant ses sujets de la mythologie. C’est l’histoire d’un puissant démon, Naraka, dont la malhonnêteté effraie même Indra, le Roi du Paradis. A la fin, Krishna, accompagné de sa femme Sathyabhama, tue le démon et sauve la Terre et le Paradis. L’extrait de ce soir, Nakasarura Vadham, a étét composé par le grand Maharaja, Sa Grandeur Karthika Thirunal, au 18^ème siècle.

PERSONNAGES :

Jayanthan  (Paccha : visage vert) est un courageux guerrier, jeune et séduisant ; il est le fils d’Indra, le Roi du Paradis.

Lalitha  (Minukku : visage jaune) est une charmante jeune fille et est la métamorphose ravissante de la démone.

Nakrathundi   (Kari : visage noir) est une cruelle démone dévouée à Nakara.

EXTRAIT :

Nakrathundi, une vierge cruelle, démoniaque et dévouée à Nakara, se rend au Paradis afin de kidnapper pour son maître, des femmes à la beauté céleste. Sur le chemin, elle rencontre Jayanthan, et oubliant sa mission, tombe amoureuse de lui   . Pour séduire le jeune homme charmant, elle se transforme alors en une ravissante jeune fille   .

A la fin, comme Jayanthan refuse ses avances car il doit rester vierge avant le mariage, elle reprend sa forme première et l’attaque. Jayanthan, lors du combat, lui coupe le nez, les oreilles et les seins   . Il se rend ensuite chez Indra, son père, pour lui raconter cette aventure.

SIGNIFICATION DES VERS CHANTES :

SCENE I, Jayanthan, Lalitha

Jayanthan : O belle jeune fille ! qui êtes-vous et pourquoi êtes-vous venue ici ?

Lalitha : J’appartiens à la race céleste. Je vous aime depuis le premier regard. De grâce, acceptez mon amour et comblez mes désirs.

Jayanthan : Je suis désolé, je ne peux vous épouser sans l’accord de mon père.

Lalitha : J’aimerais tant que vous soyez mon mari, de grâce ne me rejetez pas ; l’idée d’une séparation me serait insupportable.

Jayanthan : Vos paroles sont comme des flèches qui me transpercent les oreilles. Mainteant, sale créature, déguerpis d’ici !

Lalitha : Je suis venue pour vous prendre et je ne partirai pas sans vous ! regardez ce qui va se passer...

Elle reprend alors sa forme de démone et l’attaque.

SCENE II, Jayanthan, Nakrathundi

Jayanthan : Comment as-tu réussi à rentrer au Paradis et à faire toutes ces mauvaises actions ? Je vais te capturer.

Nakrathundi : Imbécile, je suis Nakrathundi, la vierge du Démon-roi Nakara !

Jayanthan : Tu es entrée dans le Paradis sans en avoir le droit pour kidnapper des beautés célestes. Je vais donc te couper le nez, les oreilles et les seins.

SCENE III, Jayanthan

Jayanthan va voir son père pour l’informer de ce qui vient d’arriver. Fin.

A VAIKOM nous avons assisté à la fête hindoue de la naissance de Shiva, l'une des plus grandes de la région de Fort-Cochin   . C'est sous la haute autorité du Guru de l'institut, qui y est le seul hindou car les autres sont ou catholiques ou musulmans, que nous avons pu être introduits dans le sanctuaire hindou   (le Guru et sa femme) . Le clou de cette visite religieuse est la rencontre avec les éléphants, figures de réincarnation respectées   . Il y aurait 100 000 personnes à cette célébration, une vraie vibration humaine tournée vers le sentiment religieux   . On a terminé notre visite vers 23h, mais c'était plus tard dans la nuit, vers minuit, que la célébration allait battre de son plein jusqu'au matin ! Mais nous avions vu déjà tellement de choses, remplies d'énergie et de mysticisme, et le reste nous pouvions l'imaginer sans peine... (Jaime devant la porte de sortie)...le lendemain, le lever pour les soins fut difficile !

PSSSSS...AVIEZ-VOUS REMARQUE NOS MOUSTACHES ?