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Habiter le monde dans son voyage le plus long

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--> Music Makes The people Come Together...Yeahh

La musique était un moyen de guérison pour les personnes touchées par la mélancolie, et dans la légende dorée de De Voragine, Marie-Madeleine, très souvent « possédée » par la « bile noire », accomplissait un rite quasi d’exorcisme par la musique, jouée par des Anges qui venaient la chercher les jours où elle s’épanchait vers le côté « obscur ». Il y a toujours une chanson qui colle à des événements de nos vies, un chagrin, une joie, une hésitation ou une illumination. Certaines chansons sont comme les lignes de l’horoscope de nos vies, mettant les bons mots pour aider à nous guider dans les dédales de nos existences « subcompliquées ». Aujourd’hui cinq titres de mes artistes préférés qui me touchent…

 

      Noël a toujours eu sur moi un rayonnement malheureux, marqué par un drame personnel, mais aussi une période d’orgies consuméristes, quasiment dégoûtante quand on sait la misère masquée, honteuse, qui peut se cacher derrière la surenchère des cadeaux. Tout le bon esprit de Noël réside maintenant dans l’équilibre entre l’envie humble de partage et la compassion honnête envers son prochain. Un jour viendra où ma sérénité avec les fêtes de Noël sera réelle, un jour…

   L’année dernière, à la même époque, j’étais avec Jaime dans les îles thaïlandaises de Koh Phan Ngan, de Koh Tao et de Koh Nang Yuan, selon cet ordre de visite. C’est dans la première île que nous avons connue notre peur la plus grande pendant notre premier séjour sabbatique en Asie du Sud-Est. En effet nous nous étions perdus sur cette île en empruntant des chemins de raccourcis dans la jungle, dessinés uniquement en pointillé sur les cartes, pour rentrer à notre bungalow. Nous descendions  avec la moto des pentes de 75 degrés, sachant que nous étions condamnés à ne jamais revenir sur nos pas, tout en espérant que nous allions trouver dans cet enfer luxuriant notre salut. Le jour commençait à décliner pendant que nous étions encore en train de dévaler ces pentes abruptes en retenant la moto, un devant et l’autre derrière…

Nous savions qu’après cette jungle de cris d’animaux sauvages, d’humidité moite et de forêts denses nous allions trouver une crique et que là pouvait se trouver la vie, la civilisation, qui allait nous aider. On pensait aussi pouvoir manger car nous avions faim et soif, après avoir beaucoup dépensé physiquement et beaucoup transpiré. L’autre réconfort était de se dire que nous allions passer la nuit dans un lieu sécurisé, même si nous n’avions pas pu parvenir à retrouver le chemin de notre hôtel. Or lorsque nous arrivâmes sur cette crique, nous constations que cette partie de l’île était totalement déserte, malgré quelques bungalows fermés tournés vers la mer. Nous avancions de plus en plus vers la mer pour échapper à la jungle, et la beauté du coucher du soleil ce jour-là nous paniquait plus qu’autre chose…

C’est en s’approchant du bâtiment le plus grand que nous avions entendu des voix humaines et vu trois ouvriers thaïlandais en train de travailler. Je crois que la minute d’avant nous nous étions tellement condamnés à ne rencontrer aucune âme, que le fait d’entendre ces ouvriers fut accueilli comme une bénédiction du ciel ! Or cela ne faisait pas encore six heures que nous nous étions perdus. Quelle ne fût pas l’émotion de Robinson Crusoe quand il pût entendre d’autres hommes après un isolement si long, perdu sur son île, livré aux démons de la nature et à ses propres peurs ! A ce moment-là, on croit à toutes les formes de superstition, à la providence, à la bonne étoile. Quelle terrible nuit pour l’homme quand il pense que Dieu l’a oublié…quelle terrible épreuve de force quand l’homme est séparée du reste de l’humanité…J’accueillais la présence calme des ouvriers thaïs comme une bénédiction et un soulagement intense que je n’ai jamais retrouvé depuis. Apres avoir expliqué la situation, un jeune homme nous propose de nous aider en contactant le port le plus proche pour dépêcher un bateau et nous ramener à notre hôtel. Il y a quelque chose à ce moment qui relève de la sainteté, nous étions à dix mille lieues de penser qu’un sauvetage pouvait se passer aussi simplement alors que quelques heures auparavant notre angoisse de s’être perdus était comme un arc tendu dont les flèches n’atteindraient pas leur cible. Je crois que ce genre de retournement de situation propose toujours une inquiétante réalité, ou un enchaînement de faits trop parfait pour croire à sa réalisation, tout a coup l’inquiétante familiarité de Freud me revenait à l’esprit et quelque tournure fantastique ne manquerait pas de surgir, et c’est ce qui arriva…

   En effet une grande barque fut dépêchée pour nous ramener chez nous, 4 enfants accompagnaient leur père dans cette aventure, tels 4 soldats sous le commandement de leur chef. Après l’épreuve de la terre, nous passions à celle de l’eau ! Nous avions eu toutes les peines du monde à monter notre moto sur la barque car nous avions faim et nous étions fatigués, c’est trempés jusqu'à la taille que nous hissions le 2 roues sur la barque, puis nous avons à notre tour pris nos places sur cette barque, très rapidement car il fallait maintenir stable notre moto pour éviter sa chute dans l’eau. La mer, ce soir-là, n’était pas calme, et cette moto que nous avions louée pour la journée ne devait pas plonger dans les flots. Je crois que la bêtise à ce moment-là a été de penser que la survie de la moto était plus importante que nos misérables vies, mais après réflexion, je pense que dans le danger, l’esprit est assez grand pour nous détourner de façon sournoise de la gravité de la situation. Penser que nous risquions un moment ou un autre de plonger nous même dans les flots et être emportés par les courants auraient été du suicide, autant se jeter dans l’eau tout de suite ! Je crois que les gens qui vont à la mort occupent leur esprit par de menus détails et c’est seulement quand ils sont devant elle qu’ils réalisent l’étendue de la condamnation. Pour l’heure notre seule occupation a été de sauver cette moto, pas notre peau, ni les 4 enfants…Je crois que nos corps ont vissé cette moto sur la barque et nos corps ont fait corps avec cette embarcation dans une tension sublime, comparable à ces piliers de pont bravant les courants de la mer tout en soulevant les routes de liaison. Le trajet a duré une demi-heure, tandis que nos membres soulevaient l’éternité, les trente minutes les plus longues de ma vie ! Dans la tête on se donne toutes les résolutions du monde si on s’en sortait vivants de cette galère, et on a commencé à prier. Je crois que la propriété la plus sagace de la prière est d’être appelée toujours à un moment où l’on s’y attend le moins. La prière relève aussitôt du besoin, de la nécessité existentielle et elle n’est jamais superflue. Affronter la peur, voire la mort, c’est quand même des situations extrêmes. Ce n’est que dans cette urgence-là que nous faisons appel au pouvoir de la prière. Comment l’expliquer ?

C’est sous le clair de lune et après avoir contourné de gros rochers de la côte que nous arrimâmes sur une plage sablonneuse, celle-là même si magnifique et pure le matin de cette journée mémorable. Nous avons descendu la moto en redoublant d’effort, épuisant toutes nos forces, qui s’étaient miraculeusement maintenues pendant le trajet du bateau. Puis on paya très généreusement nos sauveurs, dans cet état d’esprit de celui qui est sorti vivant d’une maladie incurable et qui remercie à tout va la vie. Je dois dire qu’à ce moment-là Jaime et moi sommes restés dans un silence quasi-religieux, remerciant Dieu d’avoir exercé nos prières. Je sais aujourd’hui quelle reconnaissance béate peuvent avoir les visages des miraculés de la vie. Je sus plus tard que la Mort était occupée à fomenter un plan beaucoup plus machiavélique, décimant beaucoup plus de vies que nos deux pauvres âmes, si précieuses pour nous. La suite ? Plus de moto pendant tout le reste du séjour, des routes balisées et des restaurants aux bons petits plats…

                                

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Après la sublimissime Le bon Dieu est une femme, chantée comme une ode à la femme, Corneille est extrêmement émouvant avec Sur la tombe de mes gens, une chanson qui sonne comme une confession de son histoire tragique personnelle. Je n’écoute pas cette chanson sans éprouver un effroi et un écho à ma propre histoire pendant la guerre du Vietnam. Extrait : « sur la tombe de mes gens, je reverrai le chemin, le long couloir du désespoir, le grand exode, le long chemin, et au bout toujours l’animal qui a changé mon destin, oui fatigué, m’a dit va, je laisse le plaisir au prochain…»

 

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L’obsédant refrain du titre Excuse NY des Soulwax “IS THE EXCUSE THAT WE ARE MAKING | IS IT GOOD ENOUGH FOR WHAT YOU ARE PAYING ?” est comme un cri de guerre contre la société de consommation, largement critiquée dans le visuel du vidéo-clip. Les images sont puisées dans les publicités américaines des années 60, détournées avec conviction et humour pour dénoncer le gaspillage lié au consumérisme. “IS THE EXCUSE THAT WE ARE MAKING | IS IT GOOD ENOUGH FOR WHAT YOU ARE PAYING ?”…

 

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   Redonne-Moi est la ballade Farmérienne par excellence, avec les montées dans les aigus irremplaçables mais efficaces, quand on a envie de retrouver un peu la Mélancolie pour se sentir un peu vivre, pour briser la fatigue de jours quotidiens sans relief. Où est la mémoire de Moi ? dit Mylène Farmer. Comment réussir sa vie quand tant d’autres l’ont meurtrie ?

 

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Sorry est le track numéro 3 de l’album-événement de Madonna Confessions on a Dance Floor et sera le deuxième titre commercial après l’abba-disco Hung Up. Madonna décline Sorry dans toutes les langues du monde, à commencer par « Je suis désolée ». Je me demande bien de quoi Madonna peut-elle être désolée quand tout continue à lui réussir ?

 

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Des gens diront que Raphaël n’a pas de voix, qu’il n’est qu’un phénomène du moment avec son look minet du 16e à l’allure d’Alain Souchon (en beaucoup plus beau, évidemment ! – ce qui n’est pas difficile d’ailleurs…). Mais ses chansons sont…poétiques, une poésie toute fraîche façon Rimbaud croisée avec Pierre Bachelet. On peut le comparer aussi à Jacques Brel, quoique je trouve Raphaël beaucoup plus joyeux et moins torturé, mais enfin on ne peut pas être torturé à son âge…enfin je dis ça mais ne partons pas fâchés !

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Ecrit par Séfirots, le Mercredi 14 Décembre 2005, 16:05 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Anonyme
27-12-05 à 13:08




Attention, l'usage intensif du filtre texte peut nuire à la lisibilité des images...

Prochain cours : Bien réussir son détourage


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Pour Nowel, tu as le droit de ne pas aimer, mais la sérénité passe aussi par les siens, ce n'est pas un reproche, mais un chemin comme un autre pour trouver la sérénité.

Une playlist très instructive, Corneille rules et Raphaël était mieux quand il n'était pas connu et qu'il passait dans la salle d'à côté pour 3€....

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